Emmanuel Hoang enseignant (professeur agrégé) à l’Ecole Normale Supérieure Paris-Saclay et chercheur associé au Laboratoire de recherche en Electric Engineering (SATIE-ENS Paris-Saclay/CNRS) et Eric Labouré, enseignant-chercheur (Professeur des Universités) à l’Université Paris-Saclay (UPSaclay) et au Laboratoire de Génie Electrique et Electronique de Paris-Saclay (UPSaclay/CNRS/CentraleSupélec/Univ. Sorbonne) ont conçu le concept de Chaîne de Traction à Alimentation Fractionnée (CTAF). Un brevet a ainsi été déposé en 2017 et a été validé en France et aux Etats-Unis. Antoine Cizeron, étudiant de l’ENS Paris-Saclay et doctorant de l’Université Paris-Saclay, a conçu un démonstrateur expérimental et a permis de mettre en évidence certains aspects, soulignés dans le brevet. Avec une autre équipe, ils ont fait appel à la Direction Marketing de l’innovation de la SATT Paris-Saclay pour les aider à valoriser ce projet en choisissant les stratégies de développement les plus pertinentes.

Une chaîne de traction est un système non standardisé, incluant des sous-systèmes et des composants élémentaires comme des semiconducteurs, des convertisseurs et des capteurs. Le concept CTAF vise à concevoir une chaîne de traction standardisée incluant des briques élémentaires permettant une production en grande série et une meilleure maitrise des procédés. L’utilisation de ces composants élémentaires conduisent à des avantages techniques sur le système complet tels que : l’utilisation d’une alimentation basse tension, multi-sources et l’amélioration de la compacité.

Le public d’utilisateurs de ce produit est potentiellement très large puisqu’il s’agit de toutes les personnes ayant besoin d’un véhicule électrique ou hybride (voiture, train, bateau, avion, etc.). Quel type de partenaire serait intéressé d’intégrer cette solution dans leur produit ? Équipementier ?  Constructeur ? … Afin de construire un démonstrateur plus proche d’un système pouvant être intégré dans une chaine de motorisation destinée à des applications industrielles, les chercheurs ont fait appel à la SATT Paris-Saclay pour qualifier le(s) marché(s) et le modèle pertinent de valorisation.

L’étude réalisée par le service Marketing de l’Innovation de la SATT se compose de 3 phases.

La première s’est concentrée sur la compréhension de valeur de la technologie via des interviews d’acteurs du domaine du transport (automobile, aéronautique, ferroviaire, etc.). La proposition de valeur du projet a alors été affinée permettant de déterminer les avantages du projet face à la concurrence et de cibler les domaines pertinents.

La deuxième phase a consisté à identifier et à rencontrer de potentiels partenaires de développement.

La dernière phase a permis d’apporter des recommandations sur le modèle de valorisation de cette technologie.

« Le domaine du transport hybride/électrique est en plein essor et la mobilité urbaine promet de désengorger les villes avec des engins plus écologiques et moins bruyants. Mais de nombreux défis restent à relever !  Le projet CTAF est une brique technologique qui répond à de réels besoins de plusieurs domaines, entre autres l’encombrement et la fiabilité du système. Les aspects abordés au cours de l’étude ont permis d’identifier les stratégies de développement les plus favorables au développement d’un prototype et de mettre en relation l’équipe avec 5 marques d’intérêt »

Marion RIPERT, Cheffe de Projet Marketing de l'Innovation, SATT Paris-Saclay

« Ce projet est né de la volonté de deux enseignants – chercheurs d’associer leurs compétences reconnues, chacun dans leur domaine respectif, à savoir l’électronique de puissance pour Eric Labouré et les machines électriques pour ma part. L’idée du fractionnement des bobinages et de leurs alimentations indépendantes a donné lieu à un dépôt de brevet. Ce brevet nous a semblé une belle opportunité pour à la fois aller vers l’innovation et aussi développer une manière différente de travailler avec nos collègues. Pour aller vers l’innovation, nous avons fait appel à la SATT Paris-Saclay. Dans un premier temps pour faire une étude de marché et dans un second temps pour nous aider à « monter » une collaboration avec des industriels. L’étude de marché, dans un domaine aussi complexe que celui des nouvelles mobilités, nous a permis d’obtenir non seulement des contacts intéressants mais également un ensemble de données chiffrées qui ont aujourd’hui un indéniable impact sur la façon dont nous appréhendons l’avenir de notre projet. Quant au développement « humain » du projet, certains collègues du groupe de travail ont pu bénéficier d’une formation, financée par l’ENS Paris-Saclay, sur les outils d’intelligence collective, assurée par MCP factory« 

Emmanuel HOANG, Enseignant, ENS Paris-Saclay / SATIE