Quand la beauté de la technologie et la force du message ouvrent la voie à une série d’articles d’analyse des exposants du Showroom technologique mutualisé du Playground Paris-Saclay. Des technologies au fil de l’histoire propose un focus historique sur l’origine de la technologie développée par la start-up Phyling.

Si nous faisons un détour par le Cluster de Paris-Saclay, nous pouvons constater que 2024 n’est pas si loin : ici la devise des JO modernes renouvelée en 2021, « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble », prend un sens enrichi.

Au-delà de l’accueil qui est préparé aux athlètes et parathlètes dans les sites olympiques de Saint-Quentin-en-Yvelines pour les épreuves de cyclisme, BMX race et VTT, au Vélodrome national ou au Stadium BMX, l’un des plus beaux spectacles qui unit des millions de spectateurs en extase dans le monde entier entretient un lien inattendu avec l’effervescent monde des sciences et des technologies de Paris-Saclay. A travers ses projets de recherche et les solutions de start-up deeptech, les talentueux chercheurs et entrepreneurs issus de deux grands pôles académiques, l’Institut Polytechnique de Paris et l’Université Paris-Saclay, collaborent pour offrir aux athlètes un encadrement hors pair. Leur œuvre nous invite à remettre en perspective historique la conception du sport, de la compétition et de la performance sportive.

Le point de vue historique de Natalia

Vers le sport d’avenir : comment la recherche et la technologie transforment le sport ?

JO antiques
Comptant plus de 2800 ans d’histoire, les Jeux ont beaucoup changé au fil du temps suivant les évolutions des sociétés. Connus depuis au moins 776 avant J.-C., les Jeux Olympiques Antiques étaient empreints d’une certaine vision de la masculinité, une exclusion totale des femmes non seulement des épreuves, mais aussi des rangs de spectateurs. A l’époque, les JO étaient avant tout un événement religieux. Néanmoins ce que l’on qualifierait de violence aujourd’hui y était tout à fait de mise, notamment dans le sport de combat, le pancrace. Les seules règles le régissant proscrivaient de mordre l’adversaire et de porter les coups aux yeux.

Les Jeux Olympiques modernes
Avec la diffusion du christianisme, le caractère païen des Jeux Olympiques antiques a servi de prétexte pour les interdire en 393 avant J.-C.. Ils ne seront rénovés que plusieurs siècles plus tard, en 1894, lors d’un congrès qui s’est tenu à la Sorbonne, ce haut lieu du savoir français et européen. Derrière ce projet audacieux, un homme, un pédagogue, un enthousiaste des sports, Pierre de Coubertin. Sa vision humaniste et novatrice a forgé les Jeux Olympiques modernes, mais à travers le court du vingtième siècle, le cadre n’est pas resté figé. Suivant le progrès technique fulgurant et la hausse du niveau de vie dans le monde occidental, les transformations de sociétés ont été rapides et profondes. Le sport a suivi ce mouvement et est devenu le terrain de jeu de nouvelles conceptions sociétales, politiques et scientifiques.

Phyling et Sciences 2024
Au cours du XXème siècle, le sport a oscillé entre deux pôles conceptuels, imminemment politiques : celui du sport de hautes performances, le sport d’élite, et le sport populaire, qui, dans sa version encadrée, a engendré des programmes d’éducation sportive à destination du plus grand nombre. Les deux modèles ont beaucoup apporté à la science tout en s’appuyant sur elle via un système d’établissements d’enseignement et de recherche. La neurobiologie, la médecine, la physique, la psychologie… nombreux ont été les domaines qui se sont mobilisés pour étudier le mouvement des athlètes ou le mouvement répétitif des travailleurs.

Aujourd’hui la France s’inscrit à la fois dans la durée de cette tradition centenaire et fait un pas en avant visant un niveau stratosphérique de maîtrise scientifique des sujets de sport avec le projet Sciences 2024. Né au cœur de Paris-Saclay, à l’École polytechnique, le projet devient rapidement national . Il unit les chercheurs aux athlètes et entraineurs, formant ainsi, métaphoriquement parlant, une immense équipe française œuvrant à la multiplication d’exploits, de médailles et de connaissances. Pour donner quelques exemples concrets, citions en premier lieu Christophe CLANET, Directeur du programme : « …en aviron, les rameurs doivent ramer de façon synchrone. Actuellement, c’est l’œil de l’entraîneur qui les corrige si les corps ou les rames ne sont pas à l’unisson. Ce que demandent les entraîneurs, c’est que la science leur donne un outil de mesure de leur synchronicité ».

Et la science ne manque pas à l’appel. A Paris-Saclay, elle relève le défi dans les unités de recherche comme le LadHyX, laboratoire de l’hydrodynamique conjoint du CNRS et de l’École polytechnique. Mais l’architecture de l’écosystème Paris-Saclay étant propice aux échanges, les innovateurs deeptech et les chercheurs entretiennent des liens étroits même après avoir quitté leur alma mater. La start-up Phyling qui crée des capteurs de puissance destinés aux sportifs de haut niveau – exposés actuellement dans le Showroom technologique Paris-Saclay – est issue du même laboratoire et continue d’être impliquée dans la course à l’or olympique. Hector ABEL, doctorant au LAdHyX travaillant sur l’aérodynamique du cyclisme dans le cadre de « Sciences 2024 », atteste de l’importance de la technologie Phyling dans son quotidien de chercheur : « Les capteurs Phyling sont devenus indispensables dans notre manière de travailler par rapport au matériel existant en cyclisme : c’est beaucoup plus précis, on travaille avec un échantillonnage beaucoup plus fin ce qui permet d’étudier les phénomènes instationnaires, les phases d’accélération, de départ, de sprint. L’équipe de France les a d’ailleurs adoptés et maintenant les vélos sont presque tous équipés, même à l’entrainement ».*

Ainsi continue la quête de la performance animée par la passion du sport. Mais en dehors des hautes sphères où les théoriciens, les innovateurs et les sportifs courent et concourent ensemble, l’impact sociétal que les technologies et savoirs produits dans ce cadre sont capables de générer reste encore à mesurer. Une chose est pourtant claire, celui-ci va largement dépasser le projet sportif. Quels seront les domaines d’application de ces connaissances ? Nous avons hâte de les découvrir !

Dans l’attente de nouvelles start-up qui s’inspireront de la science fondamentale pour apporter leurs solutions technologiques pour le bien de la société, réservez une visite du Showroom technologique de Paris-Saclay pour admirer la vitrine de la start-up Phyling !

*Interview de Hector ABEL, doctorant à l’École polytechnique, laboratoire LadHyX