L’équipe de recherche de Sylvia Cohen-Kaminsky, Directrice de recherche CNRS, a fait appel aux experts du pôle Marketing de l’Innovation de la SATT Paris-Saclay dans le cadre d’une étude de valorisation. L’objectif ? Evaluer la proposition de valeur du projet DUAL qui vise le développement de nouvelles petites molécules pour le traitement de tumeurs humaines solides.

Dans le cadre du projet de maturation NUTS-MAT, l’équipe projet coordonnée par Sylvia Cohen-Kaminsky (Inserm, UMR-S 999) et Mouad Alami (CNRS BioCis), a développé des nouvelles petites molécules agissant sur le remodelage vasculaire pulmonaire en cause dans l’hypertension artérielle pulmonaire. Ces molécules ont des propriétés anti-prolifératives des cellules vasculaires contribuant au remodelage.

À la suite d’un projet de prématuration Poc in labs, dispositif de l’Université Paris Saclay, des propriétés anti-angiogéniques de ces petites molécules ont été mises en évidence dans un modèle de cancer humain vascularisé, confirmant in vivo le rôle des NMDAR dans l’angiogenèse, un mécanisme inédit protégé par un brevet (NMDAR antagonists for the treatment of diseases associated with angiogenesis N°: 10583171). Ces résultats pourraient permettre d’envisager un nouveau développement pour le traitement de tumeurs solides telles que le carcinome à cellules rénales ou bien le cancer colorectal.

Dans le cadre de cette prématuration, l’équipe a bénéficié d’une étude de marché de la SATT Paris-Saclay. Son but a été d’apporter des éléments concrets sur le marché envisagé afin de mieux comprendre le positionnement des molécules, leur proposition de valeur par rapport aux thérapeutiques déjà existantes ou en cours de développement ainsi que les barrières à l’entrée qui pourraient exister pour un développement visant les tumeurs vascularisées. Ces éléments ont permis d’orienter les prochaines étapes de la stratégie de valorisation.

« Cette étude de marché est d’une richesse incroyable, très documentée, combinant étude bibliographique, technico-économique, marché, intelligence économique etc. C’est une mine d’informations concordant vers la valeur ajoutée d’envisager des combinaisons de nos petites molécules à l’immunothérapie ou à d’autres standards de traitement. Cette étude a conforté l’intérêt de la cible NMDAR pour le traitement des cancers solides, et a même été au-delà, en proposant des stratégies de maturation technologique et une vision du développement pré-clinique qu’il sera nécessaire de réaliser, et enfin du développement clinique qu’il serait possible de mener. J’ai beaucoup apprécié notre collaboration, nous avons eu des échanges scientifiques passionnants, d’abord lors d’une réunion de cadrage en amont qui a abouti à une proposition de méthodologie très riche et pertinente, et ensuite en cours de projet pour encore affiner. Enfin, la restitution a été très vivante, sous forme de présentation Powerpoint, très appréciable, et propice à des discussions supplémentaires. Les résultats de l’étude donnent envie de lancer un nouveau programme de maturation … »

Sylvia Cohen-Kaminsky, Directrice de recherche, CNRS

« Un des points forts du projet DUAL est qu’il dispose d’un candidat médicament déjà identifié grâce en partie aux développements effectués pendant le programme NUTS-MAT pour l’hypertension artérielle pulmonaire. Par ailleurs, il existe un fort rationnel à la fois scientifique et clinique pour envisager un développement pré-clinique de ces nouvelles petites molécules pour les tumeurs solides telles que le carcinome à cellules rénales ou le cancer hépatocellulaire. Ces cancers ont un fort besoin de thérapies impliquant de nouveaux mécanismes d’action, basées sur les mécanismes d’échappement aux thérapies anti-angiogéniques. Ces thérapies permettraient d’augmenter les taux de guérison des patients résistants aux inhibiteurs de point de contrôle ou aux inhibiteurs tyrosine kinase. Le projet DUAL est prometteur pour répondre à ces enjeux et j’encourage l’équipe à poursuivre la valorisation du projet via le dépôt d’un nouveau programme de maturation (Tech Transfer Program) à la SATT ! »