Alors que la technologie des microARN est mise à l’honneur par le prix Nobel de médecine 2024 décerné à Victor Ambros et Gary Ruvkun, l’équipe fondée autour d’Imad Kansau, enseignant-chercheur au sein de l’Institut Micalis de l’INRAE et clinicien au sein de l’Hôpital Antoine-Béclère, en est convaincue : la technologie MIR qu’elle a développée sur la base d’un microARN est la solution thérapeutique de demain pour le traitement de l’inflammation intestinale. Accompagnée depuis plusieurs années par la SATT Paris-Saclay, dans le cadre d’un PhD Transfer Program tout d’abord, puis d’un Tech Transfer Program aujourd’hui, ce groupe d’enseignants-chercheurs, notamment composé de Cécile Larrazet et Jean-Christophe Marvaud de l’équipe BaPS de l’Institut Micalis, finalise actuellement le programme de maturation de sa technologie. Après deux brevets déposés, l’équipe recherche désormais un partenaire industriel pour accompagner la poursuite de ses recherches et le développement de son innovation et ainsi permettre à cette technologie d’avenir de révéler tout son potentiel thérapeutique.

► Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet MIR et de votre technologie de rupture ?

Imad Kansau : Notre projet trouve son origine dans les travaux de thèse d’Hussein Kobeissy, alors doctorant au sein de l’Institut Micalis, autour du phénomène inflammatoire se produisant lors d’une infection intestinale par la bactérie Clostridoides difficile (CD). Cette bactérie à Gram positif, dont les risques d’infection augmentent chez les patients soumis à antibiothérapie et hospitalisation, est responsable de 15 à 25 % des diarrhées post-antibiotiques

► Comment la SATT Paris-Saclay vous accompagne-t-elle autour de cette innovation ?

I.K. : À la suite de ces premières recherches, nous avons contacté la cellule de valorisation de l’Université Paris-Sud, aujourd’hui Direction Recherche et Valorisation de l’Université Paris-Saclay (DiReV), qui nous a incité à poursuivre nos recherches et orienté vers la SATT Paris-Saclay. Nous avons alors postulé au PhD Transfer Program de la SATT destiné aux jeunes docteurs. Et là, un nouveau monde s’est ouvert à nous ! Hussein, notre doctorant, a pu bénéficier de nombreuses formations à l’entrepreneuriat ou à la gestion de projet. Nous avons été mis en relation avec de nombreux acteurs du territoire et de potentiels financeurs. Nous avons été accompagnés lors de notre dépôt de brevet autour de l’indication de la technologie MIR pour le traitement de l’inflammation au cours de l’infection par Clostridoides difficile (CD). La SATT Paris-Saclay nous a littéralement pris sous son aile et nous nous sommes laissés guider par l’enthousiasme et l’expertise de ses équipes. Depuis, ce soutien inimaginable ne se dément pas ! Car à la suite de ce premier succès, nous avons poursuivi cette dynamique vers une démarche de maturation au sein d’un Tech Transfer Program au cours duquel nous avons pu valider notre technologie sur d’autres modèles et déposer un deuxième brevet pour une indication de la technologie autour de l’inflammation intestinale au sens large. L’article scientifique issu de ces travaux est d’ailleurs tout récemment publié ! Sans la SATT, nous n’aurions jamais pu aller aussi loin dans nos recherches et la valorisation de notre technologie. C’est vraiment l’outil majeur dont dispose l’Université Paris-Saclay pour accompagner la valorisation de nos innovations !

► Vous êtes actuellement en recherche d’un partenaire industriel. Pouvez-vous nous en dire plus ?

I.K. : Nous sommes aujourd’hui en fin de programme de maturation avec la SATT et recherchons une ou des entreprises intéressée(s) pour nous accompagner dans la poursuite de notre projet. Nous avons notamment besoin d’un dernier coup de pouce en vue de dérisquer totalement la molécule en matière d’innocuité principalement. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que nous venons d’initier une collaboration avec une équipe CNRS de l’Université de Strasbourg. Les microARN représentent une véritable technologie d’avenir et le microARN à la base du projet MIR a un immense potentiel thérapeutique en tant qu’anti-inflammatoire sur un éventail étendu d’applications. Alors vous aussi, rejoignez la formidable aventure des petits ARN !