Octobre 2023 – L’hydrogène est présenté comme l’un des principaux moyens de stockage de l’énergie de demain. Seul souci : sa production nécessite actuellement soit d’importantes émissions de CO2, soit un vaste apport énergétique. Accompagnée par la SATT Paris-Saclay et par 21st – l’incubateur de CentraleSupélec – une start-up française, Spark Cleantech, a développé un procédé alternatif à la fois décarboné, décentralisé et compétitif. Pleins feux sur une success story d’aujourd’hui qui pourrait bien révolutionner le monde de demain !

Un défi énergétique majeur

Il se passe rarement une journée sans entendre parler de l’hydrogène comme LA solution miracle aux défis énergétiques qui attendent la planète. Ce gaz invisible et inodore constitue une énergie décarbonée, son utilisation n’a que pour seule émission H2O, l’eau. Malheureusement, il reste actuellement produit à plus de 95% à partir d’une opération de reformage du gaz fossile hautement émettrice de CO2 et dont la production est centralisée alors qu’il se transporte difficilement… Il existe bien une alternative à la fois décarbonée et décentralisée qui consiste à le produire à partir d’eau par électrolyse, ciblant des volumes importants de production d’hydrogène mais qui nécessite des capacités électriques massives. La start-up Spark Cleantech propose, quant à elle, une solution alternative de production d’hydrogène à partir de méthane, sans émission de CO2, et à un coût énergétique beaucoup plus faible.

Un procédé alternatif à la fois décarboné, décentralisé et compétitif

Cette start-up hexagonale pourrait faire sien le fameux slogan emblématique de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing : « en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! ». Une époque pourtant bien antérieure à la venue au monde de son fondateur… Né en 1990, Erwan Pannier a en effet effectué sa thèse au laboratoire EM2C de CentraleSupélec et un postdoctorat en tant que chercheur invité à la prestigieuse université américaine de Stanford, au cœur de la Silicon Valley. C’est dans ce cadre qu’il a développé la technologie portée aujourd’hui par SPARK.

Ce procédé permet de produire de l’hydrogène à partir de méthane. Cette technologie à base de plasmas froids permet de dissocier cette molécule pour en faire de l’hydrogène et du carbone solide (noir de carbone). Grâce au contrôle de la température, il permet de consommer jusque 5 fois moins d’électricité par rapport à l’électrolyse de l’eau. Le carbone solide est valorisé industriellement ce qui permet de réduire le coût de revient de l’hydrogène. Enfin, sa conception modulaire permet un large déploiement en s’adaptant aux besoins des industriels, quel que soit le volume de production nécessaire.

Une collaboration qui porte ses fruits

Pour passer du stade de la recherche à l’industrialisation tout en continuant à travailler sur le projet Spark au sein du laboratoire EM2C sous la direction de Christophe Laux, Erwan Pannier a fait appel à la SATT Paris-Saclay. « Nous avons été immédiatement séduits par le côté disruptif de ce projet », s’enthousiasme Sébastien Vanneste, chef de projet maturation au sein de la Direction Investissement de la SATT. Laquelle lui accorde une première enveloppe de 100 000 euros au stade de la prématuration afin d’obtenir une preuve de concept. « L’objectif est d’atteindre un développement technique intermédiaire via un prototype de laboratoire optimisé », explique-t-il. Cette somme permet à Erwan Pannier de poursuivre ses travaux et de bénéficier d’un accompagnement à l’innovation par l’ensemble des experts de la SATT, dans les domaines juridiques, marchés et valorisation, propriété intellectuelle et entrepreneuriat.

Le projet, débuté en mars 2019, lui vaut, dès cette première année, d’être lauréat de la sélection i-PhD de Bpifrance et de bénéficier ainsi, entre autres, d’un programme de mentorat, d’un summer camp et d’une formation entrepreneuriale. Les travaux réalisés dans le cadre du PhD Transfer Program, ont conduit au dépôt d’un premier brevet.

Un esprit d’équipe

« Le projet est alors passé en octobre 2020 en phase de maturation, Tech Transfer Program, avec une enveloppe de 428 000 euros supplémentaires allouée par la SATT », poursuit Sébastien Vanneste. Ce financement a permis le déploiement d’un prototype laboratoire de plasmalyse de méthane mais également, grâce aux services de la SATT, l’accompagnement à la création de la start-up et constitution de l’équipe, par la mise en contact avec son CEO actuel, Patrick Peters. « Je suis arrivé officiellement dans le projet il y a un an, explique ce dernier. Ayant toujours travaillé dans des domaines techniques liés à l’environnement, je cherchais un projet deeptech à impact dans le secteur de l’énergie auquel m’associer étroitement pour le développer en apportant mon expérience en BizDev, financement et management ».

Les débuts sont prometteurs puisque la start-up a obtenu le grand prix i-Lab Bpifrance, doté d’une enveloppe budgétaire de 500 000 euros, ainsi que le prix GRDF et l’accès au programme RISE de CNRS Innovation. Autant de dotations qui ont permis de lancer le recrutement de collaborateurs. « Une clé essentielle de réussite d’une start-up est l’équipe qui la compose, souligne Patrick Peters. Il faut aussi une réelle complémentarité à sa tête, ce qui est le cas avec Erwan et sa formidable expertise technologique ».

Une phase d’industrialisation qui débute sous les meilleurs auspices

Les choses avancent vite puisque le contrat de transfert vient d’être signé. « Les SATT ont pour vocation de valoriser la recherche des établissements publics, explique Sébastien Vanneste. Nous intervenons sous contrat de licence, c’est-à-dire que nous prenons en charge la propriété intellectuelle en échange d’un partage des revenus ».

Et l’avenir s’annonce des plus prometteurs ! « Nous venons de réaliser une levée de fonds qui nous permet de nous projeter vers une industrialisation en fin d’année. Après la partie ingénierie, nous sortons du laboratoire pour installer notre pilote industriel sur un site de méthanisation en France », annonce ainsi Patrick Peters. Cette levée de fonds de 4 millions d’euros annoncée par Spark marque une nouvelle étape dans le développement de la technologie. Elle se décompose de la manière suivante : 1,4 millions d’euros apportés par le fonds Asterion Ventures et 2,6 m€ en subventions et prêts, notamment de Bpifrance grâce au concours i-Lab dont Spark est Grand Prix.  Elle permettra notamment de renforcer leur équipe, investir dans la R&D, mettre sur pied leur premier démonstrateur et amorcer une première phase d’industrialisation. L’objectif de la start-up est de déployer à grande échelle des modules décentralisés de production d’hydrogène et de carbone solide, avec une première unité commerciale visée en 2025.

 SPARK fait désormais partie des 33 start-up deeptech de la SATT Paris-Saclay et représente une belle pépite dans le domaine de l’énergie.

A PROPOS DE SPARK

Contact Presse : contact@spark-cleantech.eu

 

A PROPOS DE LA SATT PARIS-SACLAY

 La SATT Paris-Saclay, soutenue par ses actionnaires (Université Paris-Saclay, CNRS, Institut polytechnique de Paris, Bpifrance), développe la compétitivité des entreprises par l’innovation en valorisant les technologies, compétences ou expertises provenant des 16 000 chercheurs des 300 laboratoires du Cluster Paris-Saclay. Son cœur de métier est la maturation d’innovation sur les plans technologique, juridique et économique. La SATT Paris-Saclay travaille en étroite collaboration avec les entreprises, pour réaliser des projets de maturation coconstruits et pour développer des services d’innovation. Elle propose à l’industrie des licences d’exploitation sur les technologies maturées. La SATT Paris-Saclay est membre du Réseau SATT.

En savoir plus : www.satt-paris-saclay.fr | @SATTSaclay

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