Jean-Luc Cacas, Maître de conférences AgroParisTech, effectue sa recherche au sein de l’équipe Différenciation & Polarité Cellulaire de l’Institut Jean-Pierre Bourgin (IJPB) sur le centre INRAE de Versailles. Il a fait appel aux experts du pôle Marketing de l’Innovation de la SATT Paris-Saclay dans le cadre d’une étude de valorisation en lien avec un projet de pré-maturation financé par l’idex Paris-Saclay (2018-2019). L’objectif : évaluer la proposition de valeur d’une nouvelle substance naturelle sur le marché des fongicides et bactéricides utilisés dans le domaine du biocontrôle.

Le projet STOP PATHO (« STimuler et Optimiser la résistance naturelle des Plantes aux agents PATHOgènes ») s’appuie sur une technologie utilisant une substance naturelle d’origine microbienne au fort potentiel pour lutter contre les maladies cryptogamiques et d’origine bactérienne chez les plantes. En tant que telle, cette substance pourra à terme être incluse dans un dispositif de biocontrôle.

Le groupe de recherche de Jean-Luc Cacas avait tout d’abord mis en évidence que la substance naturelle étudiée exerçait un effet stimulateur des défenses naturelles de la plante permettant de lutter contre des pathologies bactériennes. En 2018, le financement pré-maturation de l’IdEx Paris-Saclay a permis d’étendre ces découvertes aux maladies cryptogamiques grâce au recrutement de Damien Vasselon. Ces travaux ont en effet démontré que le principe actif protégeait la tomate et de la vigne contre la pourriture grise et présentait des propriétés biostatiques et biocides vis-à-vis d’un large spectre de champignons et d’oomycètes.

La première étape de l’étude de la SATT Paris-Saclay a été de caractériser l’environnement marché des fongicides et bactéricides utilisés en biocontrôle afin de positionner le projet et d’évaluer sa proposition de valeur face à la concurrence.  Dans un second temps, des échanges avec des experts du domaine ont été réalisés pour identifier les besoins existants, les opportunités du marché et les barrières à son entrée. Cela a permis de mieux appréhender les prérequis au développement de ce nouveau produit en termes de preuves de concept scientifiques supplémentaires à apporter ou en termes d’accès au marché.

« L’étude de marché conduite par Charlotte Gaultier et Stéphanie Oger-Roussel m’a conforté dans l’idée que la substance naturelle sur laquelle nous travaillons présente un fort intérêt dans un contexte sociétal où nous recherchons des solutions phytosanitaires plus respectueuses de l’environnement et du consommateur. Il ne fait aucun doute que ce travail de qualité, richement documenté, m’a fourni des informations technico-économiques décisives pour un futur transfert technologique. Au-delà des segments de marché identifiés sur lesquels nous pourrions nous positionner à terme, la partie prospective de l’étude m’a également permis d’établir des contacts supplémentaires avec des industriels du domaine du biocontrôle.  En pratique, l’étude s’est déroulée en deux grandes étapes. Suite à une première réunion de cadrage pour définir ensemble les objectifs et attendus, la première étape a consisté en un rendu oral, qui s’est révélé très pointu et interactif, combinant étude bibliographique et intelligence économique. La seconde étape, construite sur un format comparable, nous a quant à elle permis de mieux appréhender le point de vue des professionnels sur la proposition de valeur de notre technologie, grâce à la synthèse de nombreuses interviews menées par Charlotte et Stéphanie sur un pas de temps très court. Ces échanges constructifs et enthousiastes ont clairement été moteurs dans ma décision de candidater prochainement à un financement dans le cadre de l’appel à candidatures Tech Transfer Program de la SATT Paris-Saclay. »

Jean-Luc Cacas, Maître de conférences AgroParisTech, Institut Jean-Pierre Bourgin, INRAE Versailles

« Le marché du biocontrôle pour la protection et le traitement des pathologies cryptogamiques et bactériennes des plantes est en forte croissance. Il existe une forte demande pour de nouveaux produits plus efficaces permettant de remplacer ou de diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires. La nouvelle substance développée dans le projet STOP PATHO répond à de nombreux besoins du marché du fait de son origine naturelle et de son large spectre d’action démontré. Il pourrait y avoir des applications prometteuses, non seulement pour la lutte contre les pathologies cryptogamiques affectant les cultures maraichères, la vigne ou les grandes cultures, mais également contre les pathologies bactériennes affectant les cultures arboricoles. Nous encourageons le groupe de recherche à soumettre un projet au prochain AAC Tech Transfer Program de la SATT Paris-Saclay afin d’accroitre la maturité technologique de son innovation. »