Cofondée en 2022 par Grégoire Profit et Tristan de Witte, la start-up Squidled est née d’une forte conviction, celle du formidable potentiel représenté par la technologie des LED UVC pour la désinfection de l’eau, de l’air et des surfaces et comme alternative à la technologie des tubes à vapeur de mercure, actuellement dominante, mais dangereuse et visée par une interdiction européenne. Aujourd’hui accompagnée par la SATT Paris-Saclay dans le cadre d’un programme de co-maturation avec le C2N qui débute ce mois de septembre, l’entreprise vise le développement d’une nouvelle génération de LED UVC à très haute performance. Son ambition : être le premier acteur à proposer une alternative solide et compétitive et devenir leader du marché de la désinfection. Avec des applications dans le traitement des stations d’épuration ou des piscines, la dépollution des systèmes d’aération des véhicules, la désinfection des outils chirurgicaux ou des salles d’opération ou encore le traitement des cultures en remplacement des produits phytosanitaires, pour ne citer que quelques exemples, le marché est estimé entre 12 et 13 milliards d’euros.

► Parlez-nous de la genèse de Squidled et de votre projet aujourd’hui accompagné par la SATT Paris-Saclay

Tristan de Witte : « L’aventure de Squidled a réellement débuté lors du Covid. À la tête d’un groupe industriel, j’avais, à cette époque, commencé à m’intéresser à l’UVC décontaminant. Grégoire de son côté, en tant qu’expert en technologies de traitement de l’eau et notamment des physiques appliquées à l’eau, avait initié des recherches autour des LED. Alors en confinement, nous avons multiplié les échanges sur ce sujet et avons convergé vers l’idée de développer une technologie LED de nouvelle génération, de conception et de fabrication industrielle française. »

Grégoire Profit : « J’ai alors rejoint l’Executive Master de l’École polytechnique au cours duquel nous avons débuté la maturation de notre projet et créé la start-up Squidled. Puis nous nous sommes rapprochés de la SATT Paris-Saclay, au printemps 2023. La SATT nous a tout d’abord accompagnés dans notre recherche d’expertises en nous mettant en relation avec le laboratoire C2N, le Centre de nanosciences et de nanotechnologies du CNRS, avec lequel nous collaborons. Elle nous accompagne aujourd’hui dans le cadre de son programme POC’UP qui devrait nous permettre de développer sur 12 mois une preuve de concept, au sein du laboratoire, avant de poursuivre vers un programme de maturation pour atteindre un niveau préindustriel. L’objectif :  développer une LED dix fois plus performante que les LED actuelles, accessible, et d’une puissance supérieure aux tubes à vapeur de mercure en vue de rétrofiter le marché de l’UVC. »

► Vous avez signé une option de transfert de licence en amont du programme de maturation, quels en sont les bénéfices ?

P. : Dès le départ, notre parti pris était de s’appuyer à 100% sur de la propriété intellectuelle des laboratoire C2N et de signer un contrat de licence exclusive sur les technologies développées. C’est extrêmement sécurisant pour une start-up de pouvoir s’appuyer sur des laboratoires de recherche publics fortement expérimentés pour réaliser la veille, développer et protéger la propriété intellectuelle.

DW. : Et c’est un point qui s’est révélé déterminant pour nos financeurs. Le fait, pour une petite structure comme la nôtre, de s’associer à la SATT Paris-Saclay et à des laboratoires prestigieux a, dès le départ, sécurisé les fonds d’investissement avec lesquels nous discutions. Cette anticipation a démontré notre solidité juridique ! Et le financement de la SATT a convaincu un business angel de nous accompagner !

► En parallèle de la maturation de votre technologie, quelles sont les grandes étapes à venir pour Squidled ?

DW. : Grâce au mécanisme 2 pour 1 du dispositif French Tech Seed de Bpifrance (pour un euro d’investissement privé, les start-up bénéficient ainsi de deux euros d’investissement public de la part de Bpifrance sous forme d’obligations convertibles), pour lequel nous avons été labellisés, nous avons obtenu près de 1M€ pour cette première levée de fonds. Nous sommes désormais en ordre de marche pour une levée de fonds plus significative, de série A, en vue de passer en dynamique préindustrielle. Elle aura lieu au 1er semestre 2025 et nous permettra de finaliser notre phase de R&D, d’acheter le matériel nécessaire et de développer nos premières usines. Nous souhaitons en effet maîtriser l’ensemble de la chaîne de production et devenir un acteur industriel qui compte !

P. : L’accompagnement de la SATT nous a également ouvert les portes de l’écosystème de Paris-Saclay. Aujourd’hui, nous collaborons avec de nombreux acteurs du plateau…le laboratoire C2N bien sûr pour le développement de notre technologie ; mais aussi l’Institut photovoltaïque d’Ile-de-France (IPVF) avec qui nous sommes actuellement en discussion en vue d’une incubation au sein de leurs locaux ; nous réfléchissons aussi à une possibilité d’une coopération avec III-V lab sur le volet packaging . Nous poursuivons également le déploiement, avec le laboratoire Itodys Printup, d’une nouvelle technologie de photocatalyse visant le développement de technologies de dépollution et de production d’hydrogène vert. De nombreux projets en perspective donc pour lesquels nous pourrons bénéficier du précieux soutien de la SATT.