HERBISTOP propose une solution de désherbage au plasma froid, efficace et écologique. Cette technologie élimine les mauvaises herbes sans herbicides chimiques, grâce à une torche d’air comprimé combinant chaleur, agents actifs et rayonnements lumineux. Adaptée à l’agriculture comme aux infrastructures, elle offre une alternative durable aux méthodes classiques.

► Pouvez-vous nous expliquer comment est née l’idée d’HERBISTOP et quels besoins cherchez-vous à adresser avec cette technologie de plasma froid ?

Olivier Leroy : Tout est parti d’une expérimentation en apparence anodine. Nous utilisions à l’époque une torche à plasma pour nettoyer des surfaces métalliques complexes lorsqu’un collègue, frustré par l’inefficacité de son désherbeur thermique domestique, a lancé une idée : « Et si on essayait le plasma pour désherber ? Après tout, cela produit une flamme, mais sans émettre de dioxyde de carbone ! ».
Cette remarque a ouvert une piste. Nous avons échangé avec des collègues qui travaillaient déjà sur des plasmas froids appliqués à la peau ou aux plantes et ils nous ont confirmé que nos plasmas, plus énergétiques, pourraient avoir un effet destructeur sur les végétaux. Lors d’une conférence sur l’agriculture, nous avons constaté que cette voie n’avait encore jamais été explorée.
Nous avons donc tenté l’expérience, en laboratoire, sur quelques herbes ramenées dans un pot… avec succès.
La question de trouver des alternatives crédibles aux herbicides chimiques, notamment au glyphosate, est aujourd’hui cruciale.
C’est dans ce contexte que nous avons décidé de formaliser cette idée en déposant, en juillet 2022, un brevet*.
C’est ainsi qu’est né HERBISTOP. Après le dépôt du brevet, nous avons cherché à tester concrètement le potentiel de cette idée.
C’est dans ce cadre que nous avons candidaté au Poc’Up programme de la SATT Paris-Saclay, qui nous a permis de valider les premières preuves de concept avant d’entrer aujourd’hui dans une nouvelle phase de transfert technologique.

*Brevet (FR3137815A1) intitulé « Procédé de désherbage et appareil de désherbage correspond ».

► Où en êtes-vous aujourd’hui dans le développement du prototype et quels sont les principaux défis que vous rencontrez lors de la mise à l’épreuve sur le terrain ?

O.L. : La phase Poc’Up, soutenue par la SATT Paris-Saclay, a permis de démontrer de manière nette l’efficacité herbicide de notre plasma sur deux catégories de plantes : le blé (graminées) et le colza (dicotylédones).
Cette preuve de concept a été obtenue avec un prototype de torche de laboratoire, sans combustion directe, simplement par exposition des plantes au plasma. Les résultats se sont révélés particulièrement convaincants : une très forte efficacité sur les dicotylédones, y compris à des stades avancés de croissance, et une efficacité marquée sur les graminées, surtout lorsqu’elles sont traitées jeunes.
Depuis mai 2025, nous avons entamé une nouvelle étape : le Tech Transfer Program, qui s’étale sur deux ans. L’objectif est de franchir un cap en développant un prototype pré-industriel.
Ce dispositif devra être mobile, maniable en extérieur et robuste face aux conditions réelles (météo, poussière…). Nous devrons donc optimiser son fonctionnement en plein air et préparer sa future utilisation sur le terrain, que ce soit en agriculture ou dans l’espace urbain.