Dr. Pascale BOULANGER, Directrice de recherche CNRS à l’Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (I2BC, UMR 9198), et son équipe s’intéressent au bactériophage T5. Ils étudient comment ce virus prend le contrôle des fonctions de son hôte et comment il s’auto-assemble dans la bactérie. La chercheuse a fait appel à la Direction Marketing de l’Innovation de la SATT Paris-Saclay pour l’aider à valoriser son projet en choisissant les stratégies de développement les plus pertinentes.
Le bactériophage T5 est un virus lytique qui infecte la bactérie Gram négatif Escherichia coli. Il comporte une capside icosaédrique très stable qui renferme l’ADN viral et qui est décorée par 120 copies d’une protéine de décoration réparties de manière uniforme à sa surface. Cette protéine modulable peut être fusionnée à différents types de protéines sans que sa très forte affinité pour la capside ne soit altérée.
Le projet CapPhaVac vise à développer une nouvelle plateforme vaccinale, basée sur les propriétés de la capside du bactériophage T5. Cette technologie innovante permet de produire facilement des capsides dépourvues d’ADN pouvant fixer des protéines de décoration fonctionnalisées avec une protéine d’intérêt, comme par exemple des antigènes. Ces « Capside-Like Particles » (CLP), capables d’exposer un grand nombre d’antigènes à leur surface, allient une forte immunogénicité et des propriétés auto-adjuvantes qui en font une nanoparticule vaccinale potentiellement très efficace pour prévenir certaines infections dues à des pathogènes émergents.
L’étude réalisée par le service Marketing de l’Innovation de la SATT se compose de 2 phases:
- La première s’est concentrée sur la caractérisation de l’environnement concurrentiel de la technologie en apportant des éléments concrets sur le positionnement stratégique des acteurs du marché de la vaccination des pathologies d’intérêt.
- La deuxième phase a consisté à rencontrer des cliniciens afin de valider l’intérêt scientifique et clinique du projet, mais également, d’étudier la proposition de valeur du projet CapPhaVac.
« Selon l’OMS, au cours des 20 dernières années, l’incidence de la dengue a progressé de manière spectaculaire dans le monde entier, la dengue se propage vers de nouvelles zones, y compris l’Europe, et des flambées épidémiques explosives sont observées. Aucun traitement n’existe actuellement contre ces pathologies virales émergentes, seule la vaccination permet de se protéger d’une infection. Le projet CapPhaVac vise à développer un nouveau vaccin pour les populations à risque afin de les aider dans la lutte contre ces pathologies grâce à une technologie innovante. »
« En développant un vecteur d’antigènes, basé sur la reconnaissance moléculaire entre une capside de bactériophage et sa protéine de décoration modulable, nous pouvons produire une nouvelle plateforme de vaccination hautement immunogène et auto-adjuvante. Cette technologie ouvre de nouvelles perspectives pour le développement rapide de nouveaux vaccins contre des pathogènes émergents qui constituent une menace de santé publique. »