Créée en 2019 autour d’une thérapie génique exploitant les propriétés du virus de l’Herpès pour le traitement de la vessie neurogène, la start-up EG 427, accompagnée depuis ses origines par la SATT Paris-Saclay, déploie aujourd’hui une véritable plateforme de thérapies géniques de précision pour de nombreuses pathologies. En juin 2024, son premier candidat médicament, EG110A, recevait l’accord de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis pour une première étude clinique chez les patients blessés médullaires souffrant de vessie neurogène. Aujourd’hui, l’étude est engagée au sein de quatre institutions américaines de premier plan. Retour sur la success story de cette entreprise de biotechnologie pionnière en Europe !

C’est en 2013 que l’aventure EG 427 débute avec la rencontre de trois chercheurs aux compétences complémentaires, François Giuliano et Pierre Denys, experts en neuro-urologie au sein de l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches et professeurs à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et Alberto Epstein, alors directeur émérite au CNRS et spécialiste mondial du virus de l’Herpès Simplex de type 1 (HSV-1). Ensemble, ils élaborent une nouvelle thérapie génique, basée sur l’exploitation des propriétés naturelles du virus de l’Herpès, pour le traitement de l’hyperactivité vésicale d’origine neurologique ou Vessie Neurogène (NDO), une affection sévère de la vessie provoquant incontinence urinaire incontrôlée, risque de lésions rénales et infections urinaires chroniques graves. Des millions de patients atteints de lésions de la moelle épinière, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson ou d’autres troubles neurologiques sont touchés et les options de traitement sont limitées pour une prise en charge dans la durée.

Après un premier programme de recherche initié en 2016 dans le cadre du programme européen ERA-NET NEURON, l’équipe se fait accompagner par la SATT Paris-Saclay pour la maturation de leur plateforme virale centrée sur le virus HSV-1 vers une application thérapeutique. Investissement financier, structuration du projet, développement pré-clinique, constitution de l’équipe, création de la start-up….la SATT accompagne, pendant deux ans, ces pionniers de la thérapie génique sur toutes les étapes du projet.

L’arrivée en 2018 de Philippe Chambon, expert du capital-risque dans le domaine des biotechnologies aux États-Unis et aujourd’hui CEO d’EG 427, va ensuite tout accélérer. En parallèle de ses essais en laboratoire pour valider la technologie, l’équipe signe, en 2019, une licence d’exploitation avec la SATT Paris-Saclay, créé l’entreprise EG 427 et réalise une première levée de fonds d’1,5 M€. L’année suivante, elle est lauréate du prix i-Lab et obtient successivement des prêts d’Aide au Développement de l’Innovation (ADI) et d’Aide au Développement DeepTech par Bpifrance. Entre 2021 et 2023, une première levée de fonds de série A de 18 M€ permet à EG 427 de faire progresser son vecteur viral sur la vessie neurologique jusqu’aux portes des études cliniques et de constituer une équipe de recherche, en vue de développer de nouvelles thérapies géniques pour le traitement d’autres pathologies du système nerveux qui bénéficient aujourd’hui de très peu d’options thérapeutiques.

Aujourd’hui, l’entreprise est leader dans le développement de thérapies géniques de précision à partir de vecteurs non-réplicatifs dérivés de HSV-1 en neurologie. Sa plateforme, de vecteurs permet d’offrir des solutions thérapeutiques sûres, durables et à des coûts compétitifs pour ces maladies chroniques répandues.

Quant à sa première thérapie génique sur la vessie neurologique, EG110A : la finalisation de l’ensemble des essais pré-cliniques réglementaires ont démontré son potentiel d’efficacité de longue durée sur la continence urinaire sans altérer le fonctionnement normal de la vessie, un différenciant majeurs face aux thérapies existantes. C’est ainsi qu’elle a obtenu, en juin 2024, l’autorisation d’entrée en essais cliniques (IND) par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour son étude de phase 1b/2a chez les patients atteints de lésion de la moelle épinière et souffrant de vessie neurogène. Le premier essai chez l’homme du vecteur non réplicatif dérivé de HSV-1 ciblant les maladies des neurones sensoriels ! L’étude est aujourd’hui engagée au sein de quatre institutions américaines majeures et menée par Cornelia Haag-Molkenteller, experte mondiale du développement clinique dans ces pathologies qui, convaincue des bénéfices médicaux significatifs de ce nouveau traitement, a rejoint EG 427 en tant que Directrice Médicale. Pour ce faire, l’entreprise, qui a déjà levé près de 21 M€ depuis sa création, prépare actuellement une nouvelle levée de fonds de 40 M€.

Avec des premiers résultats attendus courant 2025, cette première étude clinique est une étape majeure pour EG 427, ouvrant la voie au développement clinique d’EG110A dans d’autres pathologies en neuro-urologie. C’est également une avancée fondamentale qui pourrait permettre le développement de nombreux autres produits issus de la même plateforme pour offrir à de nombreux patients atteints de maladies neurologiques de nouvelles thérapies.

Un défi ambitieux pour une entreprise engagée pour des thérapies innovantes !