Créée en 2019 autour d’une thérapie génique pour le traitement de la vessie neurologique, la start-up EG 427 projette, aujourd’hui, de déployer une véritable plateforme de thérapies géniques de précision pour de nombreuses pathologies. Son innovation : exploiter les propriétés naturelles du virus de l’herpès – Herpès Simplex 1 (HSV-1) pour produire un gène médicament capable de traiter des troubles du système nerveux périphérique qui bénéficient aujourd’hui de très peu d’options thérapeutiques. Dernière performance de la start-up : une levée de fonds de série A de 12 M€ !
Quelles grandes étapes ont jalonné l’aventure EG 427 ?
Philippe Chambon : Tout a débuté en 2013 par une rencontre de chercheurs aux compétences complémentaires : François Giuliano et Pierre Denys, tous deux experts en neuro-urologie au sein de l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches et Alberto Epstein, alors directeur émérite au CNRS, expert en virologie et spécialiste mondial du virus de l’Herpès HSV-1. Leur ambition était alors de proposer une nouvelle thérapie génique pour le traitement de l’hyperactivité vésicale d’origine neurologique, un trouble urinaire affectant notamment des personnes para ou tétraplégiques souffrant de lésions de la moelle épinière. Trois ans plus tard, ils montaient un programme de recherche dans le cadre du programme européen ERA-NET NEURON et contactaient la SATT Paris-Saclay pour les accompagner vers une application thérapeutique. J’ai, de mon côté, rejoint le projet deux ans plus tard pour les accompagner sur la création de la start-up. Nous avons alors signé une licence d’exploitation avec la SATT, créé l’entreprise en septembre 2019 et réalisé une première levée de fonds d’1,5 M€. En 2020, nous étions lauréat du prestigieux prix i-Lab.
Que retenez-vous de votre collaboration avec la SATT Paris-Saclay ?
Philippe Chambon : Sans la SATT Paris-Saclay, sans l’intérêt qu’elle a porté à ce projet et sans la rigueur qu’elle a su insuffler dans sa structuration, notre entreprise n’existerait pas aujourd’hui. La SATT a accompagné l’équipe pendant deux ans, notamment sur les questions réglementaires, les enjeux de production, l’identification des expertises et compétences ou encore le volet propriété intellectuelle et brevet. Le financement qu’elle a apporté a également permis de réaliser les expériences visant à valider la technologie. Une belle preuve de cette collaboration est l’arrivée, au sein de notre équipe, de Mikael Contrastin, précédemment Directeur de l’investissement au sein de la SATT Paris-Saclay. Je suis particulièrement fier de ce recrutement qui est, pour moi, un signe fort de confiance envers notre technologie, notre entreprise et son avenir.
Quelles perspectives d’avenir apporte la levée de fonds que vous venez de finaliser ?
Philippe Chambon : Cette levée de fonds va permettre à EG 427, non seulement de faire progresser son vecteur viral vers des essais cliniques sur la vessie neurologique dès 2024, mais également de constituer une équipe de recherche en vue de développer une véritable plateforme de nouvelles thérapies géniques de précision pour d’autres pathologies. C’est un défi ambitieux et une première pour une entreprise de biotechnologie en Europe qui apportera une avancée fondamentale pour de nombreux patients !
Philippe Chambon
Fondateur et CEO EG 427